Depuis la fin des années 1990, la station d’épuration d’Aïre construite en porte-à-faux sur le Rhône en 1967 a terminé d’incarner la dominante technique et infrastructurelle que l’urbanisme a tout un temps déployé sur le territoire. Plus encore, ce lieu désaffecté et abandonné pendant plus de vingt ans porte depuis 2018 les promesses de nouvelles formes d’appropriations et cohabitations au sein de l’environnement bâti hérité. Par une vision engagée de l’expérimentation et du vivre-ensemble, l’association Porteous transforme le lieu pas à pas, depuis sept ans, dans une collaboration étroite avec le Canton et de nombreux partenaires. Accompagnée de ses acolytes architecte et paysagiste, elle propose une visite commentée du site sur le thème du sol en croisant les points de vue et les échelles : des particularités géographiques de la presqu’île d’Aïre et de l'échelle des quartiers voisins, à celles, non-humaines, de la faune et de la flore. Le sol y est abordé du point de vue de celles et ceux qui l’arpentent en questionnant son histoire, ses ancrages, ses « colonisations », ses usages et ses futurs déploiements. Entre arpentage, interventions croisées et discussion ouverte, cette découverte située entend dévoiler les enjeux et potentiels d’un environnement aux multiples strates.